Le destin de la Méditerranée bouleversé par la guerre en Ukraine: Roberta Metsola s’adresse à la délégation à l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée 

 

Roberta Metsola, Présidente du Parlement européen, a présidé la réunion de la délégation du Parlement européen à l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée. Dans son discours, elle s’est également exprimée sur la guerre en Ukraine et sur ses conséquences dans la région méditerranéenne.

© Union européenne |  Roberta Metsola, Présidente du Parlement européen, au cours de l’une de ses interventions
lors de la réunion de la délégation du Parlement européen à l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée

Allocution d’ouverture de la réunion de la délégation du Parlement européen à l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée

Monsieur le Président, chers collègues, bonjour à toutes et à tous.  Je souhaite à toutes et à tous la bienvenue à cette réunion de la délégation à l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée.

Aujourd’hui, la délégation à l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée se réunit pour la première fois depuis le sommet des présidents des parlements et la session plénière de décembre dernier, qui a marqué le passage de la présidence du Parlement européen au Parlement marocain.

C’est pourquoi je suis particulièrement heureuse d’accueillir Son Excellence M. Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants du Maroc, et président de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée. Ensemble, nous discuterons de la guerre dramatique qui sévit en Ukraine et qui touche les deux côtés de la Méditerranée et, bien évidemment, des priorités politiques de la présidence marocaine.

Encore une fois, Monsieur le Président Alami, vous êtes le bienvenu parmi nous!

J’ai également invité tous les présidents des délégations de la région méditerranéenne à participer à notre débat.

L’interprétation, pour cette réunion, est assurée en anglais, en français, en italien, en espagnol et en arabe. Malheureusement, en raison de problèmes techniques, l’interprétation en allemand est indisponible. Veuillez nous excuser pour ce désagrément. Nous vous remercions de votre compréhension.

Ce matin, j’ai eu un entretien bilatéral avec le Président Talbi Alami. Nous avons abordé les questions suivantes: les priorités de la présidence marocaine, le calendrier des activités de l’Assemblée et les répercussions de la guerre en Ukraine sur la région méditerranéenne.

Avant de laisser la parole à notre invité, permettez-moi de formuler quelques remarques liminaires.  

En décembre dernier, malgré les conditions sanitaires qui nous été imposées par la pandémie, le Parlement européen a été en mesure d’organiser, à Bruxelles, le 7e sommet des présidents des parlements, la 16e session plénière de l’Union pour la Méditerranée, ainsi que l’ensemble des réunions des commissions parlementaires. La participation active des députés au Parlement européen, des présidents des parlements, et des membres des délégations nationales a permis la tenue de débats que je qualifierais de vivants, intéressants et – parfois – quelque peu animés.

Les recommandations de quatre commissions ont été adoptées en plénière. Les présidents des parlements et les représentants qui ont participé au sommet ont adopté par consensus une déclaration commune sur la lutte contre le changement climatique en Méditerranée. Sous la présidence du Parlement européen, nous avons adopté avec succès la révision des règles de procédure, un nouveau règlement financier, le budget pour 2021-2022, et nous avons également créé un secrétariat permanent de l’Union pour la Méditerranée qui est basé à Rome.

Ainsi, avec le soutien d’autres membres du Bureau – le Maroc et l’Espagne – nous avons atteint l’objectif que nous nous étions fixé au début de notre présidence, à savoir donner un nouvel élan à l’assemblée après un an d’inactivité. Dans ce contexte, je tiens à saluer l’engagement sans faille, et qui nous manque beaucoup, dont a fait preuve mon cher prédécesseur, le Président David Sassoli, en faveur du dialogue euro-méditerranéen. Le sommet des présidents des parlements de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée, qui a eu lieu en décembre dernier, a été l’une des dernières réunions qu’il a présidées au Parlement européen, où il est très regretté.

Monsieur le Président Talbi Alami,

Nous traversons une période difficile, au cours de laquelle le destin de la Méditerranée est bouleversé par la guerre en Ukraine.

Le Parlement européen a adopté une position très ferme.  Nous condamnons avec la plus grande force l’agression militaire menée par la Russie contre l’Ukraine et appelons à poursuivre l’aide humanitaire à destination de l’Ukraine et des réfugiés ukrainiens. L’attaque russe n’est pas seulement une attaque dirigée contre un pays souverain, mais également une attaque perpétrée contre la démocratie et, in fine, contre les parlements élus. Elle constitue une violation illégale de notre ordre international actuel.

La région méditerranéenne est de toute évidence touchée par ce conflit. Le bassin de la mer Noire est devenu un foyer de tensions. Son économie continue de souffrir des conséquences de la pandémie et de perturbations des chaînes d’approvisionnement. Certains États membres étant entièrement dépendants du gaz russe, il y aura de graves conséquences pour notre sécurité énergétique à moyen et à long termes. L’Ukraine exporte 95 % de ses céréales par la mer Noire et, au cours des deux dernières années, plus de 50 % de ses exportations de blé étaient destinées au Moyen-Orient et à l’Afrique du Nord. Par conséquent, une perturbation aurait, ou devrais-je dire «aura», des conséquences désastreuses pour la sécurité alimentaire dans de nombreux pays méditerranéens déjà fragiles.

Monsieur le Président,

L’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée devrait se joindre à l’appel à l’apaisement de la situation, lancé par la voie diplomatique, afin de rétablir la paix et la sécurité internationales.

C’est avec un vif intérêt que nous entendrons votre point de vue sur la question, en particulier en ce qui concerne les mesures que vous comptez prendre pour permettre à notre Assemblée d’agir, et, bien sûr, les autres priorités qui marqueront votre présidence.