L’Europe a tenu ses promesses : la présidente Metsola salue l’accord sur les financements destinés à l’Ukraine 

 

S'adressant aux dirigeants européens lors du Conseil européen d'aujourd'hui, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a salué l'accord sur le financement de 50 milliards d'euros en faveur de l'Ukraine. "La sécurité de l'Ukraine est la sécurité de l'Europe", a déclaré la présidente Metsola.

Merci, Charles. 
Bonjour à toutes et à tous. 

Je me félicite de l’accord que nous venons de conclure sur l’Ukraine.

La dernière fois que nous nous sommes tous réunis autour de cette table, nous avons pris la décision historique d’ouvrir des négociations d’adhésion à l’Union avec l’Ukraine et la Moldavie. Aujourd’hui, nous avons franchi une étape essentielle: garantir une aide financière prévisible à moyen terme à l’Ukraine. Une aide qui renforcera sa relance, sa reconstruction et ses réformes. Une aide qui l’épaulera sur la voie de l’adhésion à l’Union. Une aide qui permettra à la population et au pays de survivre.

Une aide dont l’Ukraine a besoin, mais qui, en fin de compte, concerne également notre propre sécurité européenne. C’est là tout l’enjeu aujourd’hui. 

Il y a près de deux ans, nous nous sommes engagés à apporter un soutien politique, humanitaire, économique, diplomatique, militaire et financier fort à l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra. Nous avons pris cet engagement non seulement d’un point de vue moral, mais aussi d’un point de vue stratégique. Ce faisant, nous savions que le moment viendrait où notre parole serait mise à l’épreuve. 

Ce moment est arrivé. En ce qui concerne l’assistance militaire, les ministres de la défense sont convenus hier de livrer plus d’un million de munitions d’artillerie à l’Ukraine d’ici la fin de l’année. Malgré les difficultés liées au respect des délais, je tiens à vous remercier pour vos efforts collectifs, en particulier ceux portant sur l’augmentation de la capacité de production de l’industrie de la défense de l’Union. J’espère que nous parviendrons bientôt à un accord sur le fonds d’assistance à l’Ukraine. Nous devons garantir un financement durable et prévisible au titre de la facilité européenne pour la paix afin de répondre aux besoins militaires de l’Ukraine. 

Il importe de dire les choses clairement en ce qui concerne le soutien financier. L’Ukraine manque de fonds, ce qui risque de servir les intérêts de l’agresseur russe ou d’alimenter davantage l’inflation. Il était urgent d’obtenir un accord sur la nouvelle facilité pour l’Ukraine de 50 milliards d’euros – votée par le Parlement européen en octobre dernier – et nécessaire de convenir d’une révision de notre budget à long terme. Nous devions y parvenir pour le peuple ukrainien et pour les européens.

Nous vivons dans un monde totalement différent de celui de 2020, lorsque nous avons négocié notre cadre financier pluriannuel actuel: les différentes crises, liées à la pandémie, à l’invasion de l’Ukraine, au changement climatique, à l’énergie et au coût de la vie, ont toutes eu des répercussions sur notre budget. La hausse des taux d’intérêt a fait grimper le coût de nos emprunts au titre de NextGenerationEU. 

Il est vrai que nous avons efficacement usé de toute la souplesse et de toutes les possibilités de redéploiement disponibles pour financer les solutions qui nous ont été demandées. Mais, en résumé, notre cadre financier pluriannuel a atteint ses limites, et cet accord puise des fonds dans certains programmes dont dépendent nos citoyens – notamment ceux dont les avantages sont les plus tangibles dans l’Union, comme notre union européenne de la santé ou le programme Horizon – en particulier juste avant les élections européennes.

Les modifications apportées à notre cadre financier pluriannuel, conformément à nos traités et aux prérogatives du Parlement en tant qu’autorité budgétaire, doivent garantir un budget adapté, doté d’une souplesse suffisante pour nous aider à relever les défis actuels et futurs et à concrétiser ses priorités politiques. Voilà comment nous parviendrons à devenir plus forts, plus unis et plus compétitifs dans un monde toujours plus changeant et plus hostile. Voilà comment nous rassurerons les marchés et nous garantirons notre capacité de remboursement de nos dettes. Les avancées en matière de ressources propres doivent également faire partie de cette solution.

Je peux vous assurer que le Parlement sera un partenaire constructif au cours de ce processus. 

Notre approche de la situation au Moyen-Orient doit également être unie et cohérente. 

L’Europe peut contribuer à faire avancer le processus de paix et à négocier des résolutions. Le Parlement a déjà demandé un cessez-le-feu permanent à Gaza. Il s’agit d’une étape nécessaire vers une paix et une stabilité durables, à l’instar du retour des otages enlevés si brutalement par le Hamas le 7 octobre dernier. Nous comprenons également que Gaza doit être dirigé par des représentants palestiniens légitimes pour parvenir à une paix réelle.

La situation sur le terrain reste terrible pour un trop grand nombre de personnes. Nous devons renforcer l’acheminement de l’aide humanitaire aussi rapidement et efficacement que possible. Et aussi difficile que cela puisse sembler au cœur de cette guerre, nous devons également penser à demain, à la manière dont une solution fondée sur la coexistence de deux États peut assurer la sécurité d’Israël et apporter des perspectives au peuple palestinien. Ensemble, nous trouverons la volonté politique qui nous permettra de briser le cycle de l’histoire.

C’est une des questions que nous devrons aborder au cours des 128 jours prochains qui précèdent les élections au Parlement. Les travaux du Parlement porteront principalement sur la clôture des dossiers législatifs en cours dans les mois à venir. Nous voterons sur des dossiers tels que la législation sur l’intelligence artificielle, le paquet pharmaceutique, la directive sur la violence à l’égard des femmes et, bien entendu, le pacte sur la migration et l’asile. 

Je me rendrai également dans les États membres où, aux côtés de mes collègues et de députés européens de vos pays, nous dialoguerons avec les citoyens et les sensibiliserons aux élections européennes, nous les écouterons, nous les informerons et nous les appellerons à aller voter. Je me réjouis de la suite de mes visites et de pouvoir compter sur votre aide pour relever les taux de participation. Je suis convaincue qu’ensemble, nous pouvons continuer à montrer tout ce que l’Europe peut nous offrir.

Je vous remercie.
 

You may find here the transcriptions of her speech per language: