Pour trop d'enfants, le monde est plus sombre qu'il ne devrait l'être  

 

Pour trop d'enfants, le monde est plus sombre qu'il ne devrait l'être  

Strasbourg  
 
 

À l'occasion de la Journée internationale de l'enfance, la Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a déclaré que nous devons donner l'espoir d'un avenir meilleur, d'un monde où les enfants peuvent simplement être des enfants.

       

Chers collègues, 

Nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale de l’enfance. 

Trop d’enfants vivent dans un monde plus sombre qu’il ne devrait l’être. 
Trop d’enfants sont forcés de grandir trop vite. 
Trop d’enfants savent ce que c’est de s’endormir avec la faim au ventre. 
Trop peu d’enfants se souviennent à quoi ressemble une salle de classe. 
Trop d’enfants ont été arrachés à leur famille et à leur enfance. 
Et trop d’enfants sont des victimes, qui n’auront jamais l’occasion de grandir. 

Le Parlement européen a toujours défendu l’humanité, et je souhaite profiter de l’occasion qui m’est donnée aujourd’hui de leur donner, ainsi qu’à tous ceux qui se battent pour eux – qui sont nombreux dans cette assemblée, et que je remercie – l’espoir d’un avenir meilleur. 

L’espoir d’un monde où l’on trouve de la lumière même dans les recoins les plus sombres. L’espoir d’un monde où les enfants ont le droit d’être simplement des enfants.

Voilà pourquoi nous continuerons d’utiliser tous les moyens à notre disposition pour aider les dizaines de milliers d’enfants ukrainiens qui ont été déplacés de force par la Russie à regagner leur foyer. Voilà pourquoi nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour plaider en faveur de leur retour. Car il est primordial que ces enfants et leurs proches sachent que nous ne les oublions pas. 

En temps de conflit, de guerre, d’agression ou de terreur, ce sont trop souvent les innocents qui payent le prix fort. 

Au nom du Parlement européen, je me suis rendue en Israël, dans l’horreur de Kfar Aza, où tant d’enfants ont été mutilés, torturés et arrachés à leur famille. J’y ai rencontré des parents et familles d’enfants enlevés.

44 jours plus tard, il y a encore beaucoup trop d’enfants aux mains du Hamas, cachés dans les tunnels de Gaza. Nous devons aider à tous les ramener chez eux, et j’ai bon espoir que nous verrons bientôt des progrès en la matière. 

Comme l’a formulé la mère d’un des enfants enlevés, «dans un concours de douleur, il n’y a pas de gagnant».

Tout enfant devrait être avec sa famille. Tout enfant devrait avoir le droit à une enfance sans peur, sans terreur. 

Lorsque j’ai rencontré Fatima et Muhammed, des Palestiniens de 11 ans qui ont perdu beaucoup des membres de leur famille à Gaza, je leur ai dit que même dans les ténèbres de la guerre, les enfants et les innocents doivent être protégés. Trop d’entre eux ont perdu la vie. Trop de familles ont été déchirées. L’horreur d’une situation qui force les parents à écrire le nom de leurs enfants sur leur corps au cas où ils seraient tués est indicible. Écoles et maisons ont laissé la place aux ruines. L’espoir a laissé la place à la douleur. 

Comment tous ces enfants grandiront-ils? En auront-ils d’ailleurs la chance? Et parviendrons-nous à les convaincre de la valeur de l’espoir et à les détourner de l’extrémisme?  

Nous devons ouvrir grand nos cœurs à tous ces enfants, toutes ces victimes innocentes, et garder nos esprits assez grand ouverts pour leur donner l’espoir d’une vraie chance dans la vie. Une chance de paix.

Et dans l’immédiat, nous devons en faire davantage pour faire face à la catastrophe humanitaire à Gaza.  Il faut que l’aide vitale puisse y accéder. Il faut sauver les vies innocentes. L’humanité doit passer en premier. 

Et nous avons un rôle à jouer. L’Europe a un rôle à jouer. Nous devons être capables de mettre un terme à tout cela. Nous pouvons le faire.