Justice doit être rendue 

 

La Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, s'est rendue à Lviv, en Ukraine, pour s'adresser à la conférence "United for Justice". Aux côtés de la première dame d'Ukraine, Olena Zelenska, Roberta Metsola a affirmé l'engagement du Parlement européen à veiller à ce que la justice soit rendue et que toutes les atrocités commises contre l'Ukraine fassent l'objet d'une enquête.

Face aux souffrances endurées par les victimes ukrainiennes, le Parlement ne restera pas les bras croisés. Si je suis ici aujourd’hui, ce n’est pas seulement en qualité de Présidente du Parlement européen, c’est aussi en tant que femme, mère et sœur.

Le cadre législatif en vigueur mérite qu’on s’y attarde, et il est limpide. Ce que nous dit la convention de Genève, c’est que les femmes doivent être spécialement protégées contre toute atteinte, et notamment contre le viol, la contrainte à la prostitution et tout attentat à leur pudeur. Quant au statut de Rome de la Cour pénale internationale, il classe le viol et les autres formes de violence sexuelle dans la catégorie des crimes contre l’humanité, mais aussi dans celle des crimes de guerre. Pourtant, si clair que soit le droit international, des violences sexuelles continuent d’être commises pendant les conflits, c’est une réalité ignoble.

Les victimes ukrainiennes méritent justice. Si nous laissons ces crimes impunis, cela revient à laisser se perpétuer l'utilisation des violences sexuelles comme arme de guerre. 

À ce propos, je tiens à rendre hommage à l’Ukraine pour avoir ratifié la convention d’Istanbul. Car ce n’est pas le cas de tous les États membres de l’Union européenne. Et je mettrai tout en œuvre pour que le Parlement obtienne de l’Union, comme entité, qu’elle en fasse de même rapidement. 

Les violences sexuelles dont nous parlons ne frappent pas que les femmes et les filles. Comme vous le savez, elles touchent également les garçons et les membres des minorités sociales. C’est pour toutes ces raisons que cette année, c'est à l'Ukraine que nous avons décerné le prix Sakharov, qui est la plus haute récompense que puisse accorder le Parlement européen. À l’Ukraine représentée par son président, sa société civile et toutes celles et ceux qui se dévouent pour protéger les victimes de l’agression russe, qui a commencé il y a un an, le 24 février.

Ce matin, avec le procureur général Kostine, nous avons évoqué les cas d’exactions dénoncés en Ukraine, mais aussi ceux qui ont été signalés dans certains États membres. 

Cette conférence pourrait être le point de départ de la saisine d’un tribunal spécial chargé de juger les responsables.

L’Ukraine est un bouclier pour l’Europe, et ce bouclier, nous devons l’être aussi pour l’Ukraine, car si l’Ukraine n’est pas en sécurité, l’Europe ne l’est pas non plus, et si l’Europe est en danger, c’est l’Ukraine qui l’est aussi.

J’ai évoqué le cadre législatif. Il y a un autre élément qui joue un rôle déterminant: c’est l’aide financière que nous, Union européenne, avons débloquée pour les victimes de violences sexuelles. 

Au nom du Parlement européen, je prends devant vous l’engagement que nous continuerons à soutenir toutes les initiatives lancées pour recueillir des éléments de preuve ou pour enquêter sur les crimes commis, mais surtout que les agresseurs qui ont porté la guerre sur notre continent ne resteront pas impunis.

Je suis mère de quatre fils. J’aimerais pouvoir leur dire, lorsque l’Ukraine aura gagné cette guerre, qu’aucun des auteurs des crimes commis et des atrocités perpétrées contre les courageux Ukrainiens n’échappera à la justice.