Metsola aux dirigeants de l'UE "2025 : Il est temps d'intensifier notre action"  

 

Metsola aux dirigeants de l'UE "2025 : Il est temps d'intensifier notre action"  

Bruxelles  
 
 

S'exprimant au Conseil européen, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a appelé les chefs d’Etat et de gouvernement européens à intensifier l’action de l’Union afin d'affirmer la place de l'Europe sur la scène mondiale

       

Chers collègues,

S’il y a bien une chose qui façonnera notre continent dans les années à venir, c’est notre capacité à rester unis pour atteindre nos objectifs. En 2024, nous nous sommes mobilisés, et nous pouvons en être fiers. Mais en 2025, nous devons redoubler d’efforts si nous voulons vraiment affirmer la place de l’Europe sur la scène mondiale. Nous n’avons guère d’autre choix.

En ce qui concerne l’Ukraine, nous devons intensifier nos efforts pour avancer vers la paix. Mais pas n’importe quelle paix, pas une fausse version de la paix colportée par la Russie, mais une paix véritable et durable, digne, empreinte de liberté et de justice. 

Nous avons besoin d’un chemin vers une paix véritable, cependant, le principe directeur doit demeurer «Rien sur l’Ukraine sans l’Ukraine». Disposer d’une scène est une chose, mais c’en est une autre de réussir à faire entendre sa voix.

L’Ukraine doit pouvoir continuer à prendre la parole en position de force. C’est pourquoi il est stratégique de maintenir notre soutien au plan de paix et au plan de victoire du président Zelensky. Il est stratégique et dans notre intérêt collectif de maintenir le gel des avoirs de la Russie et de convenir de nouvelles sanctions contre Vladimir Poutine et ses alliés – ce que le Parlement européen réclame depuis longtemps. Et c’est pourquoi il est stratégique de maintenir notre aide diplomatique, financière, militaire et humanitaire à l’Ukraine. 

Alors que les Ukrainiens se préparent à affronter un nouvel hiver en période de guerre – peut-être le plus dur à ce jour – le Parlement européen intensifie son soutien pour protéger les infrastructures énergétiques de l’Ukraine. Ce faisant, nous mobilisons nos alliés dans le monde entier pour faire en sorte que l’Ukraine reste une priorité mondiale et qu’elle reçoive le soutien international le plus large possible. 

Ce sentiment d’urgence s’étend à notre voisinage élargi, où l’ingérence russe en Moldavie, en Géorgie et dans les Balkans occidentaux demeure l’une de nos préoccupations les plus pressantes en matière de sécurité. Et nous sommes tous d’accord sur ce point: cela fait des années que nous disons que l’élargissement est une nécessité géopolitique. Pourtant, au cours de la dernière décennie, nous avons perdu plus de membres que nous n’en avons gagnés. Ce que je veux dire, c’est que si nous continuons à laisser les choses se dégrader, il ne faudra pas s’étonner d’autres en profitent pour combler le vide. 

Il n’est pas trop tard. En Géorgie, les gens manifestent dans les rues depuis des semaines pour réclamer pacifiquement un avenir européen. En Moldavie, la présidente Maia Sandu fait pression en faveur de l’adoption rapide de la facilité de croissance de la Moldavie. Le Parlement accélérera le processus à cet égard. Hier, lors du sommet des Balkans occidentaux, les dirigeants nous ont parlé des efforts qu’ils déploient pour se rapprocher de l’Union européenne. Bien sûr, les réformes doivent être authentiques et leur mise en œuvre sera essentielle. L’élargissement doit rester fondé sur le mérite, sur nos critères, mais nous devons également intensifier nos efforts, comme nous l’avons fait lorsque nous avons pris la décision historique d’intégrer pleinement la Roumanie et la Bulgarie dans l’espace Schengen. Nous savons que nos amis roumains et bulgares ont travaillé si dur et si longtemps pour cela. C’est pourquoi je m’exprime à la fois au nom de l’institution et à titre personnel lorsque je dis: félicitations, c’est bien mérité. 

Aujourd’hui, lorsque nous parlons de notre voisinage élargi, nous devons inclure une Biélorussie libre et démocratique à nos débats. Les soi-disant élections présidentielles prévues pour le 26 janvier mettront une fois de plus en évidence le manque de liberté et de démocratie dans le pays. Il s’agira d’un moment important qui attirera les regards sur l’Europe: les citoyens mériteront alors de voir un véritable leadership européen, de vraies décisions et des actions concrètes. 

Il en va de même pour la situation au Moyen-Orient. Le récent accord de cessez-le-feu entre Israël et le Liban offre une lueur d’espoir. Cet accord sauvera des vies, apportera un soulagement et donnera une chance de reconstruction. Mais l’espoir seul ne peut soutenir la paix. C’est pourquoi, à Gaza, nos appels à la libération des otages resteront indéfectibles. Nous continuerons résolument à appeler au cessez-le-feu. Nous continuerons à tout mettre en œuvre pour favoriser la désescalade. Et notre travail en faveur d’une paix à long terme ne doit pas faiblir.

La situation est également critique en Syrie, des millions de Syriens sont en quête d’un avenir libre, stable et sûr alors que le régime brutal de Bachar al-Assad est en lambeaux. L’évolution de la situation dans les jours à venir est importante, et ce que nous décidons aujourd’hui façonnera cet avenir. 

Le dialogue, l’unité, le respect des droits fondamentaux et le droit international doivent servir de guide pour la voie à suivre. C’est maintenant le moment d’agir, et d’intensifier notre engagement avec nos partenaires dans la région pour trouver une solution. Les conséquences liées à l’inaction sont trop lourdes. 

Permettez-moi de terminer en mentionnant Edmundo González Urrutia, le président élu légitime du Venezuela, et María Corina Machado, la dirigeante des forces démocratiques du pays. Cette semaine, le Parlement européen leur a décerné le prix Sakharov 2024 pour la liberté de l’esprit. En ce moment critique, nous devons rester unis et maintenir notre soutien afin qu’Edmundo González Urrutia puisse rentrer chez lui le mois prochain pour prendre la place qui lui revient en tant que Président.

L’Europe a un rôle à jouer en Ukraine, dans notre voisinage, au Moyen-Orient, en Amérique latine et dans le monde entier. Il est temps de nous montrer à la hauteur, de tenir la promesse de l’Europe, ensemble.

Je vous remercie.
 

You may find here the transcriptions of her speech per language: