En présence de son épouse Ioulia Navalnaya, le Parlement européen a honoré l'héritage d'Alexeï Navalny. Dans son discours, la Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a déclaré que Navalny représentait l'espoir. "De l'espoir en des jours meilleurs. De l'espoir en une Russie libre. De l'espoir en l'avenir."
Mesdames et Messieurs les députés, Chers collègues,
Nous sommes réunis ici aujourd’hui pour rendre hommage à Alexeï Navalny, en présence de sa courageuse épouse, Ioulia Navalnaïa.
Ioulia, je vous remercie d’avoir accepté de venir dans cet hémicycle pour vous adresser au monde entier dans des circonstances aussi douloureuses. C’est un honneur de vous accueillir au Parlement européen.
Le 16 février dernier, nous avons appris la tragique nouvelle du décès d’Alexeï Navalny, lauréat du prix Sakharov. Pour de nombreuses personnes en Russie et dans le monde, il représentait l’espoir. L’espoir en des jours meilleurs. L’espoir en une Russie libre. L’espoir en l’avenir.
L’espoir que le courage soit payant. Et bien que ses assassins aient voulu anéantir cet espoir de façon cruelle, ils ont échoué. L’espoir qu’il représentait brille toujours autant.
Notre institution ainsi que ses membres condamnent son assassinat avec la plus grande fermeté. Il s’agit d’un crime qui doit faire l’objet d’une enquête internationale indépendante. Le monde attend que justice soit rendue.
Alors que nous rendons hommage à sa mémoire, je tiens à vous faire part, chère Ioulia, de nos plus sincères condoléances, ainsi qu’à vos enfants, Daria et Zakhar, aux parents d’Alexeï, Lioudmila et Anatoly, à sa famille, à ses amis et à ses innombrables sympathisants en Russie et dans le monde. Alexeï Navalny a consacré sa vie à la lutte contre la corruption et à l’avènement d’une Russie démocratique. Il n’a pas renoncé quand on a tenté de l’empoisonner. Il n’a pas renoncé quand il a été injustement emprisonné. Il n’a pas renoncé quand sa peine a été prolongée lors d’un simulacre de procès. Il n’a pas renoncé même face à la souffrance et à l’injustice. Nous non plus, nous ne devons pas renoncer.
La démocratie exige du courage et Alexeï le savait. Voilà pourquoi il était rentré en Russie en 2021. Voilà pourquoi il était inébranlable.
Et voilà pourquoi le régime avait tant peur de lui. Mais le combat d’Alexeï se poursuit. Les innombrables courageux qui ont envahi les rues de Russie après sa mort témoignent une fois de plus de toute la fragilité de l’autoritarisme.
Je me console en me disant que s’il ne faut retenir qu’une seule chose de l’histoire, c’est que les fondements de toute autocratie finissent toujours par s’effondrer sous le poids de sa propre corruption et du désir inhérent de la population à vivre libre. Et lorsque ce sera inévitablement le cas, ce sera grâce à ce qu’ont fait Alexeï et votre famille.
Chère Ioulia, au nom du Parlement européen qui se lève en témoignage d’admiration de votre courage, je vous remercie. Vous avez la parole.