La Présidente Metsola ouvre la première Assemblée parlementaire de partenariat UE-Royaume-Uni 

 

La première réunion de l'Assemblée parlementaire de partenariat UE-Royaume-Uni s'est tenue au Parlement européen à Bruxelles. En ouvrant l'assemblée, la Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a souligné l'importance d'un partenariat entre l'Union européenne et le Royaume-Uni fondé sur la confiance et l'unité.

© Union européenne | Roberta Metsola, Présidente du Parlement européen, devant l’Assemblée parlementaire du partenariat UE-Royaume Uni

Madame la Présidente Loiseau,
Monsieur le Président Heald,
Mesdames et Messieurs les membres de l’Assemblée parlementaire du partenariat UE-Royaume-Uni,
Chers Européens,

Avant de commencer, je voudrais rendre hommage à feu Lord Plumb, en mémoire duquel cette assemblée a observé une minute de silence la semaine dernière à Strasbourg: en l’honneur de son engagement envers le Parlement européen et la démocratie européenne, en sa qualité de député pendant de longues années, et en l’honneur de son action en tant que Président du Parlement européen de 1987 à 1989.

Vous pourrez signer le livre de condoléances à la mémoire de Lord Henry Plumb devant notre salle de réunion. 

C’est un honneur pour moi d’accueillir aujourd’hui les parlementaires britanniques. Et c’est un honneur de déclarer ouverte au Parlement européen la première Assemblée parlementaire du partenariat UE-Royaume-Uni, établie dans le cadre de l’accord de commerce et de coopération.

L’Europe est aujourd’hui confrontée à des défis sans précédent. Et dans ce contexte, je me réjouis d’apercevoir de nombreux visages familiers dans cette salle, puisque de nombreux délégués britanniques sont d’anciens députés européens. Nous nous connaissons déjà très bien. C’est une excellente chose. Cela permettra à cette assemblée de se mettre immédiatement au travail; nous pourrons ainsi faire face, ensemble, en tant qu’alliés, à la menace pour les valeurs européennes qui est née de l’invasion militaire illégale de l’Ukraine par Poutine. 

Ces dernières semaines ont illustré l’énorme potentiel de renforcement de nos relations, notamment en matière de politique étrangère et de sécurité - le Royaume-Uni étant en première ligne en ce qui concerne le soutien à l’Ukraine. 

Notre action et notre communication conjointes nous ont unis.

Il est indéniablement dans notre intérêt à tous deux de maintenir une coopération étroite et durable pour relever d’autres défis communs en matière d’économie, de commerce, de services financiers et d’énergie dans un monde de plus en plus instable. 

Nous faisons front commun contre l’adversité sur tant de sujets.

Lorsque j’ai rencontré le président Zelensky à Kiev le mois dernier, alors qu’à l’extérieur les rues étaient désertes, alors qu’à chaque minute la menace des bombardements planait, la Rada ukrainienne était marquée à l’intérieur par une effervescence remarquable. J’ai été impressionnée par le dynamisme de la démocratie parlementaire lorsque je me suis adressée, en personne, à une Assemblée réunie en session plénière spéciale.

Ce jour marque un nouveau départ dans notre partenariat UE-Royaume-Uni. Je souhaite que les débats de cette nouvelle assemblée parlementaire de partenariat soient également dynamiques, florissants et fructueux pour trouver des solutions communes à des problèmes communs. 

Pour ce faire, la confiance doit être notre maître mot. Nous devons nous rappeler tout ce qui nous unit. Et nous devons nous abstenir de toute action unilatérale qui porterait atteinte à notre unité et à notre partenariat occidental contre l’agression russe. 

En tant que juriste, je veux être claire en ce qui concerne l’Irlande du Nord: l’intégrité territoriale du Royaume-Uni ne saurait en aucun cas être contestée. La question ne se pose pas. Indépendamment de l’issue des récentes élections, il s’agit d’un fait incontestable. De même, les accords internationaux juridiquement contraignants font partie du droit. Ils doivent être respectés. L’accord du Vendredi Saint de 1998 qui a amené la paix après tant d’années de conflit sanglant fait partie du droit. Tous les accords juridiques visant à éviter une frontière physique sur l’île d’Irlande, tout en protégeant l’intégrité du marché unique de l’Union, doivent être respectés. La renégociation du protocole sur l’Irlande et l’Irlande du Nord n’est pas une option pour l’Union européenne. Sur toutes ces questions, toutes les institutions de l’Union européenne parlent d’une seule voix. Le Parlement européen a rappelé à plusieurs reprises son soutien indéfectible au protocole. Nous restons pleinement engagés en faveur de la paix sur le sol irlandais.

Néanmoins, si des points de désaccord subsistent autour du protocole et des propositions de la Commission européenne d’octobre 2021, il est de notre devoir faire en sorte de les surmonter et de trouver ensemble des solutions viables et flexibles pour les citoyens et les entreprises d’Irlande du Nord et, de fait, pour les citoyens et les entreprises de l’Union en République d’Irlande également.

Ce Parlement respecte sans réserve la voix démocratique du peuple. Nous croyons en la démocratie parlementaire. Dans cet esprit, nous espérons que dans un avenir proche, tous les représentants d’Irlande du Nord démocratiquement élus trouveront un moyen de dialoguer ensemble au sein d’un parlement de Belfast destiné à cet effet.

Nous pensons également que cette assemblée parlementaire de partenariat a un véritable rôle à jouer dans le suivi et la mise en œuvre de notre accord mutuel de commerce et de coopération. En tant que parlementaires de l’UE et du Royaume-Uni, nous avons la responsabilité de maintenir ouverts les canaux de communication entre nos circonscriptions respectives. 

Le débat démocratique et l’obligation de rendre des comptes sont essentiels.

En outre, l’Union européenne et le Royaume-Uni sont des amis qui ont les mêmes intérêts à cœur.

Au Parlement européen, nous attachons une grande importance au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. Nous attachons de l’importance à une coopération étroite avec vous, afin que nous puissions, grâce à votre expérience, faire face ensemble aux menaces d’aujourd’hui et de demain. Par-dessus tout, nous souhaitons maintenir une relation positive et stable avec le Royaume-Uni.

Sans plus tarder, donnons le coup d’envoi de ces deux jours de réunions de notre assemblée parlementaire. Puissent nos parlements s’engager dans un partenariat durable et en toute confiance.

Je vous remercie de votre attention.