L'élargissement de l'UE en 2004 était synonyme d'espoir, de prospérité et d'opportunités 

 

Aujourd'hui, le Parlement européen a célébré le 20e anniversaire du plus grand élargissement de l'Union européenne, en 2004. Dans son discours, la Présidente Roberta Metsola a déclaré que si l'Europe a transformé chacun de ses États membres depuis 2004, chacun de ces États membres a également transformé l'Europe.

Chers Présidents, chers Premiers ministres, chers ministres, chers commissaires,
Chers invités, chers députés, chers collègues,
Chers concitoyens européens,

Comme des centaines de personnes dans cet hémicycle et des millions d’Européens sur tout le continent, je n’oublierai jamais où je me trouvais la nuit du 30 avril au 1er mai 2004.

Il y a vingt ans, j’étais à La Valette, où tout le pays semblait s’être réuni. Nous regardions par delà la mer vers le grand port, comme nous l’avons vu dans la vidéo. Nous avons décompté les minutes et les secondes avant que Malte ne devînt membre de l’Union européenne en même temps que Chypre, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la Tchéquie. 

Je me souviendrai toujours de cette immense foule pleine d’espoir et de foi en l’avenir, consciente de toutes ces possibilités qui s’offraient à elle. Il y avait une impression réconfortante, comme si tout devenait possible pour notre peuple, et nous éprouvions un certain soulagement, sentiments qui étaient partagés par tant de personnes dans toute l’Europe. 

Pour des millions de personnes, l’adhésion à l’Union européenne a insufflé un esprit de renouveau et a apporté une raison d’être, un objectif commun. Un horizon infini semblait soudain s’ouvrir devant nous. Il offrait sécurité, perspectives et prospérité. Il offrait tout ce qui comptait. 

Je me souviens avoir pensé à toutes ces générations d’Européens pour qui l’Union européenne n’avait été qu’un rêve et que, ce jour-là, ce rêve devenait réalité. Je me souviens avoir pensé comment nous avions, envers et contre tout, enterré les fantômes du passé pour ouvrir la voie à une nouvelle ère de liberté et de paix sur notre continent. Je me souviens avoir pensé au sentiment de réconfort que ces générations auraient éprouvé à l’idée que, du nord au sud, d’est en ouest, des pays baltes à la Méditerranée, un continent autrefois divisé était désormais uni. 

Aujourd’hui, une génération plus tard, ce sont les citoyens d’Ukraine, des pays des Balkans occidentaux, de Moldavie et de Géorgie qui se tournent vers l’Europe, avec le même sentiment d’espoir et de foi en notre avenir commun. Comme pour les dix pays de l’élargissement de 2004 et pour la Bulgarie, la Roumanie et la Croatie dans les années qui ont suivi, l’Europe ne peut pas détourner le regard.

Chers amis,

Il est vrai qu’au cours de ces vingt dernières années, l’Europe a été confrontée à des défis sans précédent. Mais il est tout aussi vrai qu’ensemble, nous nous sommes attaqués de front à ces difficultés et nous avons réussi à relever ces défis. Je sais que, dans les moments les plus difficiles, chacun de nous a été tenté de faire cavalier seul, mais nous n’avons pas cédé au chant des sirènes. Parce que nous avons compris que, même avec son lot de frustrations et d’imperfections, l’Union européenne reste la meilleure des garanties pour l’ensemble de nos concitoyens. 

En effet, l’effet transformateur de l’élargissement de l’Union sur la vie de générations d’Européens ne fait aucun doute. C’est évident dans chacun de nos États membres. Nous l’avons également entendu directement de nos jeunes concitoyens européens, que nous sommes très fiers d’avoir avec nous aujourd’hui dans cet hémicycle. Pensons aux droits opposables accordés aux citoyens de l’Union et aux possibilités offertes aux jeunes comme aux personnes âgées. Pensons au marché unique, qui renforce nos économies, et à notre politique de cohésion, qui concrétise notre engagement en faveur de l’égalité des Européens. L’adhésion à l’Union européenne ne se limite pas à une transposition de législation. C’est un processus qui va bien au-delà de ça et qui est bien plus profond.

Dans le même temps, unité n’est pas synonyme d’homogénéité. L’objectif de l’Europe n’est pas l’uniformisation. Nous sommes fiers de nos différences. Fiers de nos traditions uniques, de nos cultures, de nos langues et de notre diversité. Nous l’avons prouvé au cours des vingt dernières années. 

L’Europe doit chérir ces différences et garantir l’égalité des chances. Tout le monde doit avoir les mêmes chances, pas nécessairement la même opinion. C’est ce qui fait notre force. C’est ce qui fait notre Europe. C’est pourquoi tout le monde a quelque chose à gagner de l’adhésion.

Si l’Europe a transformé chacun de ses États membres depuis 2004, chacun de ces États membres a également façonné l’Europe. 

Nous comptons parmi nous aujourd’hui quelques personnes qui, en faisant entrer leur pays dans l’Union européenne en 2004, ont contribué à écrire ce chapitre extraordinaire de l’histoire de l’Europe.

Au nom du Parlement européen, qui porte la voix des citoyens européens, nous vous remercions. Nous vous rendons hommage et nous saluons vos efforts. Nous comprenons la responsabilité qui nous revient de porter votre travail, votre engagement et votre détermination auprès de la prochaine génération de dirigeants européens. 

Je vous remercie de votre attention.