La Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a inauguré l'exposition "Crimes de guerre russes" au Parlement européen. Une collection d'images qui montrent les atrocités de la guerre en Ukraine et la cruauté du régime de Vladimir Poutine. Dans son discours, la Présidente Metsola a déclaré que tous les criminels de guerre devaient être traduits en justice.
© Union européenne | Roberta Metsola, Présidente du Parlement européen, inaugure l’exposition sur les crimes de guerre russes au Centre pour la société civile ukrainienne du Parlement européen
Monsieur le Premier ministre, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Monsieur Yermak, Monsieur Pintchouk, Chers invités,
J’ai l’honneur de vous accueillir aujourd’hui au sein de la Station Europe du Parlement européen pour inaugurer l’exposition sur les crimes de guerre russes du Pinchuk Art Center. Notre Station Europe est un bâtiment symbolique. Elle constitue l’interface entre les habitants de l’Europe et notre assemblée où s’exerce la démocratie européenne. Depuis mars, elle abrite également le Centre pour la société civile ukrainienne, un lieu où les Ukrainiens peuvent se réunir et coordonner l’organisation d’activités de soutien à leur pays et à la démocratie.
Je souhaiterais avant tout féliciter les organisateurs de cette exposition déchirante, mais nécessaire. Les images présentées donnent à voir les atrocités commises en Ukraine et la cruauté du régime de Vladimir Poutine. Les destructions, les souffrances des civils, le lourd silence qui suit l’explosion des bombes ou encore les massacres à Boutcha et dans d’autres villes ukrainiennes ne laisseront aucun visiteur indifférent. Ces photographies témoignent du sacrifice des Ukrainiens, au nom de notre liberté collective.
En mars, la Cour internationale de justice a déclaré la guerre de Vladimir Poutine illégale et a ordonné la suspension immédiate des opérations militaires russes sur le territoire ukrainien. Cette ordonnance est contraignante pour la Russie en vertu du droit international.
En mars également, la Cour européenne des droits de l’homme a invité le gouvernement russe à mettre un terme à toutes les attaques militaires à l’encontre de civils et de biens civils et à assurer la sécurité immédiate du personnel et des établissements médicaux en Ukraine. La Russie a réagi lâchement en se retirant de la juridiction de la Cour européenne des droits de l’homme. L’Ukraine ne s’est pas résignée. Au contraire, elle a introduit une requête formelle auprès de la Cour à l’encontre de la Russie, une procédure rare destinée à constater des violations des droits de l’homme.
Monsieur le Premier ministre, je tiens à vous assurer que le Parlement européen ne fermera pas les yeux sur ces actes horribles perpétrés à l’encontre de votre pays, de votre peuple. Nous soutenons résolument nos amis ukrainiens et mettrons tout en œuvre pour que les auteurs de ces crimes soient traduits en justice.
Notre assemblée continuera d’encourager avec détermination la création d’un tribunal spécial international devant lequel chacun des auteurs de ces actes d’agression devront rendre des comptes: Vladimir Poutine, Alexandre Loukachenko, les dirigeants politiques et militaires russes, les officiers et les soldats. Nous sommes également prêts à fournir toutes les ressources humaines, budgétaires, administratives et logistiques nécessaires à cet effet et à apporter tout notre soutien aux enquêtes.
Nous approuvons pleinement l’enquête lancée par le procureur de la Cour pénale internationale sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité perpétrés par le régime de Vladimir Poutine. Nous estimons également nécessaire d’épauler le procureur général ukrainien dans la collecte de preuves.
L’avenir que cherche à nous imposer Vladimir Poutine est un monde où de nouveaux rideaux de fer divisent notre continent, où règne la loi du plus fort et où les libertés individuelles et la dignité humaine sont foulées aux pieds. Les agissements de la Russie montrent clairement qu’elle veut revenir à un passé que nous avions relégué aux pages les plus sombres des livres d’histoire. Un passé où l’intégrité géographique de l’Europe et sa liberté de choisir avec qui coopérer et comment poursuivre son intégration sont remises en question. Où la démocratie, la liberté et la vérité sont les ennemis à abattre. Où notre mode de vie est considéré comme une menace pour l’autocratie.
Il est impensable de redonner vie à un tel passé.
Nous traduirons ces criminels en justice.
Pour l’Ukraine. Pour l’Europe. Slava Oukraïni!