La croissance économique est le seul moyen pour avancer - Présidente Metsola au 25ème anniversaire de la Banque centrale européenne 

 

La Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a été parmi les principaux orateurs lors de la célébration du 25e anniversaire de la Banque centrale européenne. Dans son discours, tout en remerciant la Présidente Christine Lagarde pour son leadership, elle a déclaré qu'il était temps notre union bancaire et de notre union des marchés de capitaux.

Madame la Présidente Lagarde, 
Monsieur le Chancelier Scholz,
Monsieur le Président Michel, 
Madame la Présidente von der Leyen, 

Chers invités, 

La BCE peut se targuer d’avoir une expérience significative lorsqu’il s’agit de procéder à des changements et de nous sortir des situations les plus délicates. Ses origines remontent au plus grand changement monétaire de l’histoire. Créée en 1998, en tant qu’institution de l’Union européenne, elle occupe une place centrale au sein de notre Eurosystème. Il s’agissait d’un acte de courage, mais aussi de clairvoyance politique.  

La responsabilité qu’elle assume a toujours été considérable, et pourtant, même le plus fervent des Européens n’aurait pu prévoir à quel point le rôle qu’elle jouerait au cours de ses 25 premières années d’existence serait essentiel.  

Un rôle essentiel pour notre système bancaire, pour notre stabilité économique, pour nos perspectives, pour notre croissance durable, mais aussi un rôle essentiel pour permettre aux Européens d’atteindre leurs objectifs. 

Il y a 11 ans, le «quoi qu’il en coûte» décrété par Mario Draghi a marqué la fin de la crise de la dette souveraine européenne. Ces quelques mots ont, contre toute attente, permis à une institution bancaire d’entrer dans la catégorie des superhéros. Ils ont donné confiance aux investisseurs, aux banques, aux marchés, aux citoyens. Ils nous ont montré la voie à suivre à un moment où nous en avions tant besoin. Voilà ce qu’a fait la BCE pour maintenir notre mode de vie. 

Ces quelques mots sont devenus le mantra non seulement de la Banque centrale européenne, mais également de l’Union européenne dans son ensemble. Il a fallu faire preuve de conviction, d’ambition, de négociation et de compromis pour réformer notre cadre économique et monétaire tel qu’il se présentait en 2012. Cette même approche s’est imposée il y a deux ans, lorsque nous nous sommes réunis pour nous mettre d’accord sur le plan NextGenerationEU qui était inédit. 

Aujourd’hui, nous pouvons être fiers, car malgré un contexte géopolitique difficile – prix élevés de l’énergie, inflation, guerre illégale à nos frontières, qui s’inscrivent dans la crise climatique actuelle et la reprise après la pandémie – l’économie européenne continue de faire preuve de résilience. Nous avons montré que nous pouvons absorber les chocs qui pèsent sur notre système.

La BCE, grâce en grande partie au leadership et à la ténacité de la présidente Lagarde, persévère dans cette voie. Elle joue un rôle de premier plan. 

Mais il est peut-être temps de réaffirmer ce qui devrait être évident: notre économie européenne dépend de nos banques. Celles-ci en disent long sur notre économie. Nos petites entreprises, nos multinationales – qui sont le fondement même de notre croissance économique – dépendent d’un cadre adéquat qu’il nous appartient de mettre en place.  

Une transition écologique et numérique n’est possible que si nous parvenons à soutenir et à pérenniser la croissance économique. C’est également la seule manière grâce à laquelle nous pouvons espérer rembourser les dettes contractées dans le cadre de la reprise après la pandémie. Oui, la croissance doit reposer sur de nouveaux modèles, sur des bases durables, sur de nouvelles façons de faire, et c’est la seule voie à suivre.

C’est en procédant de la sorte que nous nous attaquons aux vrais problèmes et atténuons les difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises et les familles de toute l’Europe qui ressentent les effets de la crise, qui doivent payer des factures plus élevées, qui font face à des marchés du logement incertains et qui peinent à boucler leurs fins de mois. 

Pour que nos entreprises et nos industries créent des emplois, génèrent de la richesse, assurent la compétitivité de l’Europe au niveau mondial et maintiennent les capitaux en Europe, nous devons parachever notre union bancaire et notre union des marchés des capitaux. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre la partie. 

Grâce, notamment, au leadership de la BCE et aux mesures courageuses que nous avons prises pour lutter contre l’inflation, nous avons rétabli la confiance dans nos systèmes. Je sais que nous resterons dans la course. Nous devons rester vigilants. 

Alors que nous célébrons cette occasion spéciale, je tiens également à saluer le travail accompli par la BCE et par ses quatre présidentes et présidents successifs au cours des 25 dernières années: la présidente Lagarde, le président Draghi, le président Trichet et le défunt président Duisenberg, qui ont dirigé cette institution et lui ont permis de s’étoffer au fil des ans, et qui ont non seulement préservé, mais aussi renforcé notre monnaie à de maintes reprises. Elle a fait mentir ceux qui pariaient contre nous et a répondu au scepticisme par la stabilité.

Voilà, aujourd’hui, le bilan que la BCE peut présenter, à eux et à vous tous. Je lui souhaite un heureux quart de siècle.

Je vous remercie.