Le marché unique a été une pierre angulaire de l'intégration européenne 

 

Cette année, nous avons célébré le 30e anniversaire du marché unique de l'Union européenne. Lors d'une cérémonie au Parlement européen, la Présidente du Parlement européen Roberta Metsola a déclaré que la création du marché unique était synonyme de liberté, prospérité et opportunités. La présidence suédoise du Conseil de l'UE arrive à un moment important.

© Union européenne | Allocution de la Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola,
prononcée lors de la cérémonie organisée en plénière à l’occasion du 30e anniversaire du marché unique

 

 
En février 1992, dans un discours adressé au Parlement européen, Jacques Delors, alors président de la Commission, a qualifié la création du marché unique de «début d’une nouvelle ère». 

Il avait raison. 

Le marché unique a été une pierre angulaire de l’intégration européenne. Il a permis d’unir l’Europe à une époque où le poids des murs et des rideaux de fer était encore très présent. Nous avons fait tomber les barrières intérieures et les avons remplacées par des valeurs communes, créant ainsi un espace au sein duquel les biens, les personnes, les services et les capitaux pouvaient circuler librement. 

Il ne s’agissait pas seulement d’un acte dont le but était de bâtir une unité symbolique. 
Il s’agissait de quelque chose de bien plus grand que cela.
Il s’agissait de liberté. De prospérité. Et, surtout, de possibilité. 

La possibilité pour tous les citoyens de vivre, de travailler, d’étudier et de voyager partout au sein de notre Union, tout en sachant que leurs libertés et leurs droits fondamentaux seraient toujours protégés; la possibilité pour les entreprises, grandes et petites, de s’établir dans un lieu choisi par elles, en ayant un meilleur accès au marché et en évoluant dans un environnement plus compétitif; la possibilité pour les consommateurs d’avoir un choix plus large, à des prix plus bas, en bénéficiant d’une meilleure protection qui tienne compte de leurs intérêts; enfin, la possibilité – celle que l’on oublie le plus souvent – de faire valoir notre intérêt collectif. Être le plus grand marché démocratique unique au monde a renforcé notre position sur la scène internationale. Dans ce domaine, l’Europe a bien plus de poids que ce que nous pouvons parfois penser. 

Chers collègues, le marché unique est l’une des plus grandes réalisations de notre Union. À vrai dire, il est devenu indispensable, pour nous tous.

Aujourd’hui, notre marché unique représente 56 millions d’emplois en Europe. Il a fait croître le PIB de l’Union européenne de 8 à 9 % en moyenne. Il a même permis à plus d’un million de bébés de couples Erasmus de voir le jour au cours des 30 dernières années!

Pourtant, avec le retour de la guerre sur notre continent, la diminution des approvisionnements énergétiques et la hausse de l’inflation, il est facile de se laisser séduire par le discours mensonger des eurosceptiques. Je ne peux pas parler du marché unique sans évoquer le départ regrettable du Royaume-Uni, alors que nous avons conscience de toutes les opportunités qui découlent de l’appartenance au marché unique.

Nous avons également pu constater à quel point le rôle du marché unique était essentiel pendant la pandémie de COVID-19. Les mesures prises unilatéralement par les États membres ont entraîné des perturbations et provoqué une panique. En revanche, l’achat commun de vaccins et l’adoption de la facilité pour la reprise et la résilience ont montré que l’Europe est en mesure de réagir rapidement et efficacement quand nous agissons ensemble. 

Aussi, les manifestations et les célébrations, comme celle à laquelle nous participons aujourd’hui, revêtent une grande importance, car elles nous permettent de nous souvenir du chemin parcouru, de nous rappeler les raisons pour lesquelles les choix que nous avons faits pour nos sociétés et nos marchés ouverts portent leurs fruits, et de comprendre pourquoi nous devons continuer à préserver et à promouvoir notre marché unique dans son ensemble. 

En ce moment même, l’Europe se trouve à la croisée des chemins. Notre façon de procéder au niveau européen est remise en question. C’est le moment ou jamais de tirer parti de notre principal atout. Nous devons accélérer les investissements en Europe afin de remettre l’économie européenne sur les rails d’une croissance stable. Mais pour y parvenir, nous devons également redoubler d’efforts pour garantir des conditions de concurrence équitables, au moment même où nous donnons un coup d’accélérateur aux transitions écologique et numérique de nos économies. L’adoption de la législation sur les services numériques et l’adoption de la législation sur les marchés numériques constituent des étapes essentielles qui vont dans la bonne direction. Nous pouvons en être fiers.

Chers collègues, nous avons accompli beaucoup de choses au cours des dernières décennies. Nous nous sommes rassemblés, en tant qu’Union, et avons transformé la vie de millions d’Européens. Or trente ans après son lancement, le marché unique continue de se développer et de s’adapter aux nouveaux défis qui se présentent. 

J’ai bon espoir qu’à l’avenir, nous retrouverons cet état d’esprit et que, dans le même temps, nous renouvellerons notre engagement pour permettre aux citoyens européens de se réapproprier le marché unique. C’est en adoptant cette approche que nous serons certains qu’il ne nous faudra pas 30 années supplémentaires pour parachever le travail que nous avons engagé.