S'adressant au deuxième Sommet international des villes et régions à Kiev, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a déclaré que le Parlement européen continuerait à soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra.
Monsieur le Président Zelensky, cher Volodymyr, Monsieur le Premier ministre Chmyhal, cher Denys, Monsieur le Président Stefantchouk, cher Rouslan, Cher Andriy Yermak, Cher Oleksiy Kouleba, Mesdames et Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs les Gouverneurs et Mesdames et Messieurs les Maires et chers invités,
Mes chers amis,
C’est dans ses régions, ses villes et ses villages que commence l’Europe. Et quel meilleur endroit pour le rappeler qu’ici, aujourd’hui, à l’occasion de ce sommet international des villes et des régions organisé par le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux, sous l’égide du Président Zelensky dans ce magnifique pays qu’est l’Ukraine? Je vous remercie de m’avoir invitée et de m’avoir accordé le privilège de m’adresser à vous.
Les images qui ont fait le tour du monde ces 806 derniers jours ont montré la destruction, la mort, des vies innocentes brisées. Des femmes, des enfants et des personnes âgées contraints de laisser leur foyer et leur vie derrière eux.
Mais ce que voient l’Europe et le monde, c’est aussi le courage des Ukrainiens et leur refus de se soumettre à l’agresseur russe. Votre entêtement à rester debout devant la terreur et votre fierté et votre dignité qu’aucune bombe ne réussira jamais à anéantir. Et c’est cela qui fait que vos régions, vos villes, vos villages — vos courageux soldats, les héros de l’Ukraine— sont connus dans le monde entier, et pourquoi ils continueront d’inspirer les générations à venir.
Dès le début de cette guerre brutale, l’Union européenne a compris le rôle qu’elle devait jouer, le devoir qu’elle avait à remplir envers votre pays et votre peuple. Car vous ne vous battez pas seulement pour protéger vos foyers et votre territoire, vous vous battez aussi pour tout ce en quoi nous croyons et qui est le modèle européen.
Aujourd’hui, c’est la fête de l’Europe. En ce jour, nous le savons, l’esprit de l’Europe est présent dans chaque région et chaque ville d’Ukraine.
C’est pourquoi nous sommes à vos côtés depuis le début et nous le resterons, pour condamner l’agresseur, adopter des sanctions contre la Russie et pour amener tous les auteurs de crimes de guerre à répondre de leurs actes. C’est pourquoi nous continuerons de vous fournir une aide diplomatique, politique, humanitaire, financière et militaire. Tout cela, nous continuerons à le faire aussi longtemps qu’il le faudra.
Et, dans cette entreprise, aucun village, aussi petit soit-il, ne sera oublié, aucun effort ne sera épargné En effet, devant la férocité de l’agression déchaînée par Poutine sous les yeux du monde, devant ces missiles russes délibérément dirigés contre des infrastructures civiles, et alors que le Parlement européen avait lancé sa campagne des «générateurs d’espoir», des villes et communes de tout le continent se sont mobilisées comme jamais auparavant pour faire don à l’Ukraine de groupes électrogènes, dont elle s’est servie pour faire fonctionner ses installations essentielles. Je sais que les représentants de certaines de ces collectivités sont présents ici aujourd’hui. En cette occasion qui nous réunit, je tiens à vous adresser mes plus sincères remerciements et ceux du Parlement européen. Merci!
C’est dans ce même esprit de solidarité qu’au début de la guerre, les villes européennes ont ouvert grand leurs bras, leurs foyers et leurs cœurs pour accueillir ces millions d’Ukrainiens qui fuyaient les bombes et les missiles du Kremlin. Cet élan de solidarité, l’Union européenne l’a accompagné en mettant en place des mesures concrètes. Grâce à l’activation de la directive relative à la protection temporaire, ces ressortissants ukrainiens ont pu se construire un avenir et une sécurité économique en ayant accès à un travail, à un logement, aux soins de santé, à l’aide sociale, et à l’éducation pour leurs enfants. Ce faisant, l’Europe a donné ce qu’elle a de meilleur en elle.
Mais, malgré tout, la Russie a poursuivi sa guerre meurtrière contre votre pays, et les semaines devenant des mois, les mois des années, il est apparu de plus en plus clairement que les Ukrainiens désiraient retrouver leur pays et leur liberté.
Dans les écoles d’Estonie, de Pologne, du Portugal et de Belgique où je me suis rendue, j’ai rencontré des élèves ukrainiens qui m’ont fait part de leur vœu de retourner en Ukraine. J’en suis repartie émue et le cœur lourd, souvent avec des dessins où ils avaient représenté les maisons qu’ils avaient dû abandonner mais qu’ils n’oublieraient jamais, des maisons qui se trouvent hors de portée des tirs de missiles et où leurs familles sont réunies, et des villes ukrainiennes libres et européennes.
Cela m’amène à vous parler de l’avenir de l’Ukraine dans l’Union européenne, une promesse que nous vous avions faite en décembre dernier. Promesse que, depuis le premier jour, le Parlement européen est déterminé à faire aboutir. Cette promesse, il nous faut la tenir et nous la tiendrons.
Le chemin vers l’adhésion sera certainement semé d’embûches. La voie que suit l’Ukraine est unique à bien des égards, car elle passe par la reconstruction de ses infrastructures, le relèvement de son économie, la reconstitution de sa main d’œuvre et la régénération de ses collectivités. Et, là encore, l’Union européenne et le Parlement européen sont prêts à apporter leur aide.
Ce redressement, nous le réaliserons ensemble.
Parce que l’Ukraine, c’est l’Europe et que l’Europe, c’est l’Ukraine. C’est notre partenariat pour la victoire.
Slava Oukraïni!