Nous continuerons à combattre l'injustice, en nourrissant le dialogue et en promouvant la paix  

 

Nous continuerons à combattre l'injustice, en nourrissant le dialogue et en promouvant la paix  

Bruxelles  
 
 

En ouvrant la conférence marquant le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, la Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a déclaré que si les droits de l'homme sont pour tous, nous continuerons à combattre l'injustice, en nourrissant le dialogue et en promouvant la paix.

       

Monsieur le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, 
Chers invités, 
Chers collègues, chers amis, 

C’est pour moi un privilège de vous souhaiter la bienvenue au Parlement européen. Nous célébrons aujourd’hui le 75e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme. Il s’agit là d’un symbole fort de notre engagement durable envers les valeurs et les principes qui nous unissent en tant que communauté internationale.

Regardons en arrière et souvenons-nous du chemin parcouru. L’adoption de la déclaration universelle en 1948 a marqué un tournant dans l’histoire de l’humanité. Pour la toute première fois, des pays de toutes les régions du monde se sont unis, car ils partageaient la conviction que chaque être humain possède des droits du simple fait de son existence. Ils ont convenu que les droits de chaque individu devaient être protégés, partout et en toutes circonstances. 

Au fil des décennies, la déclaration universelle a inspiré un large éventail de traités internationaux, de conventions régionales et de législations nationales. Les fondateurs de la Communauté européenne eux-mêmes étaient guidés par la conviction que le mépris pour la dignité humaine a conduit aux crimes les plus effroyables que notre continent ait connus. C’est donc tout naturellement que les valeurs fondatrices de l’Union européenne, inspirées par les droits consacrés dans la déclaration universelle, sont inscrites à l’article 2 du traité sur l’Union européenne. 

Mais au-delà de l’Union européenne, des centaines de millions de personnes dans le monde jouissent également de leurs droits, de leurs libertés, de la prospérité et de la justice. La déclaration universelle constitue un pilier fondamental du système international. Il s’agit d’un point de référence essentiel dans les interactions entre les citoyens, les nations et les États pour organiser un monde de plus en plus interdépendant, mais également de plus en plus incertain. Les conflits armés, l’oppression, le terrorisme, la pauvreté, les inégalités, l’exclusion et la discrimination restent une réalité pour un trop grand nombre de personnes, y compris sur le continent européen.  

Depuis 645 jours, les Ukrainiens luttent contre une invasion injuste, non provoquée et illégale. Des millions de personnes innocentes ont été contraintes de fuir. Des centaines de milliers d’autres ont dû consentir le sacrifice ultime au nom de la liberté. Des habitations, des villes et des communautés entières ont été détruites. Il y a une semaine, nous commémorions la Journée internationale des droits de l’enfant, alors que des milliers d’enfants ukrainiens déplacés de force par la Russie n’avaient toujours pas regagné leur foyer.

Au Moyen-Orient, la situation reste très préoccupante. La réalité sur le terrain est horrible, tragique et désespérée. J’ai pu le constater par moi-même. J’ai rencontré les familles des personnes enlevées par le Hamas. J’ai rencontré des personnes qui ont perdu des proches à Gaza. C’est pourquoi il est important que nous exprimions notre solidarité: que nous réaffirmions notre rejet du terrorisme, que nous contribuions à obtenir la libération des otages et que nous continuions à rechercher des solutions pour accroître l’aide à destination de ceux qui en ont tant besoin. C’est la raison pour laquelle l’Union européenne a déjà quadruplé son aide humanitaire à Gaza, qui atteint désormais 100 millions d’euros. C’est pourquoi nous pensons à demain et à la recherche d’une paix durable fondée sur une solution à deux États, porteuse d’espoir pour les familles israéliennes et palestiniennes.

Mesdames et Messieurs, 

Aujourd’hui, des violations des droits de l’homme sont commises par l’utilisation de moyens nouveaux et plus sophistiqués. Les technologies numériques sont des outils formidables au service de la liberté d’expression. Cependant, elles sont manipulées pour en faire des instruments de répression, de censure, de désinformation, d’intrusion dans la vie privée et d’ingérence dans les institutions démocratiques.  

En tant que représentants démocratiquement élus, nous avons la responsabilité d’agir contre l’injustice et de protéger ceux qui, par leurs actions, contribuent chaque jour à traduire la déclaration universelle dans les faits au bénéfice de tous et en tout lieu.  Permettez-moi de saisir cette occasion pour rendre hommage à leur travail, au travail de nombre d’entre vous qui êtes présents aujourd’hui.  

Depuis 35 ans, le Parlement européen décerne son prix Sakharov pour la liberté de l’esprit à des personnes et des organisations courageuses qui protègent et défendent sans relâche les droits de l’homme. Plusieurs lauréats du prix Sakharov se sont également vu décerner le prix Nobel de la paix et certains d’entre eux nous font l’honneur de leur présence parmi nous cet après-midi. Permettez-moi d’exprimer notre solidarité envers les lauréats privés de liberté en raison de leur engagement en faveur des droits de l’homme et de leur adresser nos pensées: Alexeï Navalny, nos lauréats de l’opposition démocratique en Biélorussie, Sergueï Tikhanovski, Maria Kolesnikova, Mikalaï Statkiévitch et Alès Bialiatski, mais également Ilham Tohti, Nasrin Sotoudeh et Razan Zaïtouneh.

Le Parlement européen est déterminé à poursuivre ses travaux visant à maintenir les droits de l’homme et les droits fondamentaux au cœur des politiques et des instruments de l’Union. Trop souvent nous parlons des droits et des valeurs comme si la place de ces nobles concepts n’était que dans des ouvrages théoriques sur des étagères poussiéreuses. Nous devons démontrer – au quotidien – en quoi ils sont nécessaires et peuvent changer la vie des personnes. 

En fin de compte, cela signifie que, s’il est de la responsabilité des institutions de préserver, de défendre et de promouvoir les droits de l’homme, il appartient également à chaque individu de le faire... en combattant l’injustice, en faisant entendre sa voix, en agissant. 

Je vous remercie.