Nous continuerons à travailler chaque jour pour atteindre les objectifs que notre génération a hérités 

 

Le Parlement européen a célébré la Journée internationale des femmes avec le commandant Samantha Cristoforetti ainsi que la lauréate iranienne du prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi. Dans son discours, la Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a déclaré que la Journée internationale des femmes doit être considérée comme une invitation pour les sociétés à faire mieux.

Chers collègues,

La Journée internationale des droits des femmes est aujourd’hui inscrite dans notre calendrier annuel. Il s’agit non seulement de reconnaître tout ce que les femmes et les filles ont accompli à travers le monde, mais aussi de nous appeler à l’action.  Cette date symbolique entend renforcer l’égalité entre les femmes et les hommes dans toutes les sphères de notre société. 

Je suis particulièrement fière d’être la troisième femme à présider cette institution et suis profondément reconnaissante envers celles qui m’ont précédée et qui ont ouvert la voie aux femmes de ma génération, à nous toutes. Si je suis ici, si nous sommes ici, c’est grâce aux luttes qu’elles ont menées pour nous. Nous profitons aujourd’hui de ce qu’elles nous ont légué, non sans renouveler notre promesse de faciliter la tâche de celles qui nous succéderont. 

Les femmes ont changé le monde. On ne le répète pas assez.

Samantha Cristoforetti, première femme européenne à commander la station spatiale internationale, est parmi nous aujourd’hui.  Samantha, merci d’avoir montré à chaque jeune fille en Europe qu’il était possible d’atteindre les étoiles. Vous avez surmonté tous les obstacles et vous y êtes arrivée. Votre travail acharné et votre détermination sont un exemple pour nous toutes. 

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, il est important de reconnaître tout ce qu’accomplissent les femmes et les filles à travers le monde. Leurs réalisations sont un facteur d’émancipation et une source d’inspiration pour chaque jeune fille. Il n’en reste pas moins que les progrès vers une véritable égalité demeurent dramatiquement lents. Ce n’est plus acceptable.

Aujourd’hui, je tiens à honorer toutes les femmes qui luttent pour leur liberté et leur inclusion: les femmes tuées, battues et maltraitées partout dans le monde, juste parce qu’elles sont femmes. Toutes ces femmes qui continuent de défendre leurs droits. Toutes ces femmes qui ne cessent de devoir faire leurs preuves pour chaque jour démontrer qu’elles sont à la hauteur de ce que l’on attend d’elles. Toutes ces mères, ces filles, ces sœurs qui se heurtent à des obstacles quotidiens dont nous ne parlons jamais. Toutes ces femmes qui restent malgré tout inébranlables et invulnérables. 

Ces femmes ukrainiennes qui luttent contre l’invasion russe et qui, comme l’a mentionné la première femme présidente de la Commission européenne, «ont brisé un plafond de verre sur la tête des envahisseurs russes».

Ces filles de Chibok, enlevées il y a neuf ans par Boko Haram au Nigeria, dont beaucoup sont toujours en captivité. Elles n’ont pas été oubliées et notre engagement à «ramener nos filles» reste tout aussi fort.

Ces femmes afghanes, réduites au silence, réprimées, maltraitées, privées d’éducation, et qui continuent de souffrir des talibans. 

Ces femmes iraniennes qui défendent la vie et la liberté et en paient le prix fort. Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel et l’une des premières femmes juges iraniennes, est également parmi nous. Madame Ebadi, nous mesurons l’immense effort que vous avez consenti pour nous rejoindre aujourd’hui. Vous incarnez la lutte des femmes iraniennes. La lutte pour ce qui est juste et légitime. Votre présence nous rappelle que la lutte ne cessera pas et que la liberté nécessite courage et sacrifice. C’est aussi un avertissement lancé à tous ceux qui espèrent que vous baissiez les bras. Les femmes ne s’enfonceront pas silencieusement dans les ténèbres. Elles ne renonceront pas. Et le Parlement européen continuera de se tenir aux côtés des femmes iraniennes.

Chers collègues,

J’espère que la Journée internationale des droits des femmes sera perçue comme une invitation pour les sociétés à faire mieux. 

Même au sein de notre Union, l’égalité entre les hommes et les femmes restera inachevée tant que nous n’aurons pas atteint un salaire égal pour un travail égal. 
Aujourd’hui encore, une femme sur deux autour de nous a été victime de harcèlement sexuel. Il est temps maintenant pour l’Europe de montrer l’exemple, de fixer des normes en matière de criminalisation des violences à l’égard des femmes, d’améliorer l’accès à la justice et de ratifier la convention d’Istanbul avant la fin de ce mandat. 

Lorsque les femmes seront libres, que les droits seront respectés, que l’éducation sera reconnue, que les rémunérations seront égales, que les femmes seront protégées, que les chances seront équitables et que les règles du jeu seront identiques, lorsque nous serons conscients que le jour où nous serons tous égaux, nous en bénéficierons tous, alors nous pourrons dire que nous avons accompli l’œuvre de notre génération. Nous pourrons dire que nous avons laissé cet endroit, cette Union, dans un meilleur état que nous l’avons trouvé. Nous continuerons à œuvrer chaque jour pour y parvenir.