S'exprimant aujourd'hui lors de la réunion informelle des dirigeants à Copenhague, la Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a souligné l'engagement du Parlement européen à faciliter la vie des familles, des entreprises et des agriculteurs.
Cher António, chers collègues, Je tiens tout d’abord à exprimer la pleine solidarité du Parlement européen avec le Danemark, après que des drones non identifiés ont été observés à proximité de vos aéroports et de vos sites militaires. Je n’avancerai aucune hypothèse, mais après les drones aperçus en Pologne et en Roumanie et l’incursion d’avions de combat dans l’espace aérien estonien, nous faisons clairement face à un nouveau niveau de provocation: sur terre, en mer et désormais dans les airs. Il s’agit là d’une nouvelle réalité, qui souligne la nécessité de passer objectivement en revue nos capacités de défense et notre niveau de préparation. S’il y a bien une leçon à tirer des événements survenus ces derniers jours, c’est que nous devons être mieux préparés. Il y a quelques jours, j’étais à Kiev pour réaffirmer le soutien sans faille du Parlement européen au Parlement ukrainien, la Verkhovna Rada, et au peuple ukrainien. J’ai pu y constater que les drones sont véritablement devenus une arme de guerre de premier plan. Le président Zelensky a clairement fait savoir que l’Ukraine était prête: elle dispose d’une expérience sur le terrain et des capacités industrielles pour accroître encore la production. Ce qu’il lui manque, en revanche, c’est le financement. Son message est le même que celui que nous avons entendu lorsqu’il s’est adressé à l’Assemblée générale des Nations unies la semaine passée. Les choses sont désormais clairement dites et, dans ce domaine, nous pouvons vraiment compter sur l’expertise de l’Ukraine. C’est pour ces mêmes raisons qu’une coopération renforcée en matière de défense présente pour nous un intérêt logique. Inutile de réinventer la roue: ce dont nous avons besoin, c’est de mettre en commun nos ressources, nos financements et notre savoir-faire. Le Parlement européen l’a bien compris. Nous sommes maintenant prêts à trouver un accord sur l’EDIP – le programme pour l’industrie européenne de la défense – lors du prochain et, espérons-le, dernier trilogue, le 7 octobre. Je tiens également à vous informer que le Parlement européen recourra à la procédure simplifiée en ce qui concerne le train de mesures omnibus sur la préparation de la défense, ce qui nous permettra d’arrêter notre position beaucoup plus rapidement. D’ici la fin du mois, nous nous prononcerons en outre sur l’interdiction des achats de gaz naturel russe. Le Parlement européen a adopté une position claire, à laquelle il se tient: mettre fin à l’achat de gaz et d’énergie russes revient à frapper au cœur même de la machine de guerre de la Russie. À l’évidence, l’élimination progressive de nos dépendances doit s’accompagner d’un plan clair. Mais les raisons qui nous retenaient jusqu’à présent sont loin d’être insurmontables. Il en va de même pour les avancées sur la question des avoirs russes immobilisés, tout comme pour le dix-neuvième train de sanctions. Ainsi pouvons-nous faire en sorte que ce qui se déroule actuellement en Ukraine ne se reproduise plus nulle part en Europe. Permettez-moi également de saluer les résultats de l’élection qui s’est tenue en République de Moldavie. L’avenir de la Moldavie, c’est l’Europe, et son peuple a choisi la voie de la démocratie, de l’espoir et des perspectives. L’histoire est pourtant loin d’être terminée. Le Parlement européen continuera de s’opposer avec force à l’ingérence et aux manœuvres d’intimidation auxquelles se livre la Russie. Ces résultats prouvent cependant au moins une chose: ceux qui voient dans l’Union européenne une menace et qui tentent par tous les moyens d’influencer les personnes souhaitant nous rejoindre n’auront pas gain de cause. Pour le Parlement européen, l’élargissement fondé sur le mérite demeure une priorité géopolitique et stratégique. Ma visite en Ukraine avait en partie pour objectif de faire passer notre coopération avec ce pays à la vitesse supérieure. C’est pourquoi nous avons ouvert un bureau permanent du Parlement européen à Kiev. Nous disposons désormais de personnes sur le terrain, qui travaillent jour après jour aux côtés de la Verkhovna Rada et du peuple ukrainien. Mais ne vous y trompez pas: tandis que les pays candidats se préparent en vue de leur adhésion, nous devons nous aussi nous y préparer. Ce qui fonctionne pour une Union à 27 ne fonctionne pas pour une Union à 30. Nous devons continuer d’assortir nos engagements d’actions. Il s’agit, en fin de compte, de maintenir une véritable paix. L’Union européenne a toujours constitué un projet de paix, laquelle ne s’obtient pas sans effort. Le plan présenté par le président des États-Unis pour mettre fin au conflit à Gaza, approuvé par les États arabes du Golfe, est une avancée majeure. Il propose un réel cadre pour la paix, la stabilité et la reconstruction à Gaza. Si le Hamas accepte ce plan de paix, cela signifie que les armes se tairont, que la souffrance prendra fin. Les otages pourraient alors rentrer chez eux. Une aide accrue pourrait parvenir à ceux qui en ont désespérément besoin. Cela empêcherait les déplacements massifs de population et garantirait que le Hamas ne joue aucun rôle dans la future gouvernance de Gaza. Ce plan peut apporter à Israël la sécurité et offrir aux Palestiniens une perspective réelle quant à leurs aspirations légitimes à l’autodétermination et au statut d’État. Il laisse ouverte la possibilité d’une solution fondée sur la coexistence de deux États. Et il insuffle de l’espoir, un véritable espoir, à une région tout entière, qui n’en a entrevu qu’une mince lueur. Nous nous trouvons à un moment charnière. Nous pourrions enfin mettre un terme à ce cycle intergénérationnel d’effusions de sang, de terreur et de violence. Une alternative claire à la guerre perpétuelle existe: nous devons nous en saisir. Ce Parlement européen veut obtenir des résultats. Comme vous, nous voulons favoriser la compétitivité de nos industries. Nous voulons améliorer la vie des familles, la rendre plus équitable et plus facile. Et nous voulons faire en sorte qu’à une période où le monde paraît trop souvent s’embraser, l’Europe demeure l’endroit idéal et le plus sûr. Je sais que nous pouvons y parvenir. J’en appelle donc à notre coopération. Le Parlement européen a opéré des réformes. Les procédures qui prenaient auparavant plusieurs mois prennent désormais plusieurs jours, voire plusieurs heures. À première vue, il pourrait sembler plus facile de contourner purement et simplement le Parlement. Une telle démarche alimente toutefois la frustration des électeurs. Notre législation et nos politiques nécessitent une adhésion démocratique. Tel est le rôle du Parlement. Telle est la contribution apportée par chacun de vos parlements. S’il est vrai que le Parlement européen compte huit groupes politiques couvrant l’ensemble de l’échiquier politique, nous pouvons néanmoins constituer, et nous avons constitué, des majorités solides. Il y a quelques semaines, le Parlement et la Commission ont signé un nouvel accord-cadre, dans lequel ils s’engagent à soutenir notre programme de simplification. Je tiens à réitérer cet engagement aujourd’hui. Nous procéderons en octobre au vote sur les révisions de la directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD) et de la directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité (CSDDD), de même que sur le deuxième train de mesures omnibus sur la simplification des investissements (InvestEU), sur la révision du mécanisme de suspension de l’exemption de visa et sur notre position concernant le train de mesures omnibus sur la simplification de la politique agricole commune. Cela se traduira par un nombre plus élevé d’emplois, une stabilité accrue et, en définitive, une plus grande sécurité. En effet, les choses avancent. Mais nous devons continuer à pousser dans le même sens. Nous espérons conclure nos travaux sur l’établissement d’une liste européenne des pays d’origine sûrs et la révision du concept de pays tiers sûr d’ici la fin de l’année, et ceux relatifs au règlement sur les retours au plus tard au début de l’année prochaine. L’ouverture des négociations sur le cadre financier pluriannuel (CFP) figurera aussi parmi nos priorités absolues. Le Parlement européen est prêt. Nous prendrons notre rôle au sérieux. Les commissions ont déjà entamé les travaux sur les propositions législatives et, à la mi-octobre, tous les députés directement concernés se réuniront au sein d’un groupe de contact sur le CFP afin de lancer le processus. L’Europe produit des résultats lorsque les institutions travaillent de concert. Et nous devons continuer à tenir nos engagements. À cette fin, vous pouvez compter sur le Parlement européen. Je vous remercie.
You may find here the transcriptions of her speech per language: