Lors d’une cérémonie à Strasbourg, le Parlement européen a décerné le prix Sakharov 2025 pour la liberté de l’esprit aux journalistes Andrzej Poczobut, du Bélarus, et Mzia Amaglobelli, de Géorgie. Dans son allocution, la Présidente Metsola a déclaré que le Parlement redouble d'efforts pour soutenir celles et ceux qui œuvrent à la construction d’un avenir démocratique.
Aujourd’hui, nous honorons Andrzej Poczobut et Mzia Amaglobeli, lauréats 2025 du prix Sakharov pour la liberté de l’esprit. Ce prix leur est remis en reconnaissance du combat courageux qu’ils mènent pour la démocratie en faveur des peuples de Biélorussie et de Géorgie. Notre démocratie européenne est fondée sur la liberté de pensée et la liberté d’expression. Nous savons combien elles sont précieuses, c’est pour cela que nous n’y renoncerons jamais. Ces deux libertés ne pouvant être exercées sans des médias libres et indépendants, il est particulièrement opportun que le prix Sakharov soit remis cette année à deux journalistes qui ne reculent devant rien pour révéler les menaces pesant sur la démocratie dans leurs pays respectifs. Pendant des années, Andrzej Poczobut a documenté la répression exercée par le régime de Biélorussie et a défendu la minorité polonaise dans ce pays. Arrêté en 2021, il est depuis lors placé à l’isolement dans une cage en béton, sans aucun contact avec le monde extérieur. Selon un témoin, au tribunal, son visage traduisait sa souffrance, mais son regard disait toute sa détermination, sa résilience et son courage. Des décennies durant, Mzia Amaglobeli n’a cessé de dénoncer la corruption et les violations des droits de l’homme en Géorgie. Au mois de janvier, elle a été arrêtée lors de manifestations démocratiques. Pour son 50e anniversaire, des amis ont tenté de lui faire signe depuis une colline voisine, brandissant affiches et ballons, qu’elle n’a cependant pas pu voir depuis sa cellule. En dépit des obstacles, les voix de la démocratie ne seront jamais réduites au silence. Andrzej Poczobut et Mzia Amaglobeli n’ont pas pu être avec nous aujourd’hui, mais leurs appels pressants en faveur de la démocratie résonnent distinctement dans cet hémicycle et sur tout le continent. Le Parlement se tient aux côtés d’Andrzej Poczobut et de Mzia Amaglobeli dans leur combat et appelle à leur libération immédiate, ainsi qu’à celle de toute personne injustement emprisonnée. Notre détermination n’aura d’égale que le courage de ceux qui sont incarcérés à tort et qui souffrent encore derrière les barreaux. Nous ne relâcherons pas la pression tant que tous n’auront pas été libérés. Nous ne les oublierons pas, nous ne les abandonnerons jamais, tant que le règne des dictateurs perdurera, tant que la Biélorussie ne sera pas enfin libre. Le Parlement sait ce qui se passe en Biélorussie et en Géorgie. Il accentue ses efforts pour venir en aide aux personnes qui cherchent à forger un avenir démocratique. Chère Jana, chère Irma, vous pouvez compter sur ce Parlement pour continuer de défendre Andrzej Poczobut, Mzia Amaglobeli, et tous ceux qui aspirent à la liberté. Non seulement lorsque les regards sont tournés vers notre institution, comme c’est le cas aujourd’hui, mais aussi chaque jour, car la démocratie demande du travail, de l’abnégation et du courage pour agir même lorsque le prix en est vertigineux. C’est ce que nous enseignent les lauréats de cette année, et c’est dans cet esprit que le Parlement européen doit inscrire tout ce qu’il accomplit.
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