La présidente Metsola a déclaré que, si une décision concernant le prêt de réparations pour l’Ukraine était prise, le Parlement recourrait à la procédure d’urgence et se prononcerait par un vote en janvier.
Merci, António. De par sa nature même, l’Union européenne constitue un projet de paix, et tout effort sincère en faveur de la paix devrait toujours, sans exception, être salué. Ces dernières semaines, nous avons accompli de réels progrès pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Nous n’avons jamais été aussi proches d’obtenir un accord de paix, et il est essentiel de prolonger cette dynamique. En ce moment charnière, il demeure stratégiquement important que notre soutien à l’Ukraine reste plein et entier. Nous savons par expérience que pour être réelle et durable, la paix doit s’accompagner de dignité, de justice et de liberté. Cela implique des garanties de sécurité solides et le respect du principe selon lequel rien ne se fera pour l’Ukraine sans l’Ukraine. Il s’agit là de la condition préalable à tout accord crédible. Nous ne pouvons pas nous permettre de montrer des signes de fragilité ou de division. La Russie doit sentir la pression pour venir s’asseoir à la table des négociations et elle doit comprendre qu’il est impossible de semer la discorde entre l’Europe, l’Ukraine et les États-Unis. Malgré toutes nos difficultés, les majorités au Parlement européen restent solides à l’égard de l’Ukraine. Depuis notre dernière rencontre, les députés ont adopté l’EDIP, le programme pour l’industrie européenne de la défense. Nous avons conclu un accord avec le Conseil pour mettre fin aux importations de gaz russe, ce que le Parlement européen réclamait depuis longtemps. Le facteur le plus déterminant à l’heure actuelle est le financement. L’Ukraine est à court de fonds. C’est pourquoi il est urgent de trouver les moyens d’augmenter le coût de la guerre pour la Russie en redoublant d’efforts pour promouvoir la paix par la force. Le moment est venu d’aller de l’avant et de faire bloc. Voilà ce que cela implique pour l’Europe d’assumer la responsabilité de sa propre sécurité. Vous pouvez compter sur le Parlement européen pour qu’il apporte sa pierre à l’édifice. En ce qui concerne le prêt de réparation, si une décision est prise ici à ce sujet, nous recourrons à notre procédure d’urgence. Nous pourrons alors le mettre au vote dès janvier et coopérer promptement avec le Conseil pour son adoption. Nous comprenons parfaitement non seulement l’importance de cette étape, mais également l’urgence de la situation. En ce qui concerne le financement, les négociations du cadre financier pluriannuel sont l’occasion rêvée de mettre en place un budget à long terme qui soit à la hauteur de nos priorités et véritablement adapté à nos besoins. Les premières discussions au Parlement ont soulevé certaines préoccupations concernant les régions, la politique agricole commune et la gouvernance. Dans ce contexte, la Première ministre danoise, la présidente de la Commission européenne et moi-même avons eu des échanges très constructifs lors de notre réunion au titre de l’article 324. Nous avons trouvé des compromis qui nous ont permis de faire non pas un, mais deux pas en avant. Je pense que cela en dit long sur ce que nous pouvons accomplir, et à quel point nous pouvons aller vite lorsque nos institutions coopèrent. Cela m’amène à parler de nos travaux législatifs de manière plus générale. Le Parlement européen tient ses engagements. Les réformes procédurales que nous avons mises en œuvre l’année dernière nous ont permis de travailler rapidement et avec efficacité. Rien que ces dernières semaines, le Parlement et le Conseil ont mené à bien leurs travaux sur la révision du concept de pays tiers sûr, le train de mesures omnibus sur l’agriculture, l’EDIP (le programme pour l’industrie européenne de la défense que j’ai mentionné précédemment), la préparation en matière de défense, l’objectif pour 2040, la déforestation, les garanties agricoles dans l’accord commercial avec le Mercosur et le paquet pharmaceutique. Bon nombre de ces travaux étaient considérés comme prioritaires dans les conclusions du Conseil cette année. Nous avions promis de les mener à bien, et nous l’avons fait. Dans certains dossiers, c’est précisément le Parlement qui a permis d’obtenir des résultats plus ambitieux. Nous poursuivrons nos travaux au même rythme l’année prochaine. Je souhaite mentionner deux domaines en particulier. Le commerce transatlantique reste essentiel, et en ce qui concerne la mise en œuvre de l’accord-cadre UE-États-Unis, le Parlement adoptera sa position en janvier. Je tiens également à rappeler le calendrier du Parlement en ce qui concerne le règlement sur le retour. Le pacte de l’Union sur la migration et l’asile sera pleinement applicable mi-2026. Certains éléments sont déjà sur les rails. Je profite de cette occasion pour saluer l’accord récemment conclu sur la réserve de solidarité. En ce moment même, un trilogue est en cours sur la liste de l’UE des pays d’origine sûrs et j’ai très bon espoir que ce sera le dernier. En ce qui concerne le règlement sur le retour, notre objectif est de le conclure rapidement et en toute efficacité, dans l’optique d’entamer les négociations avec le Conseil au début de l’année prochaine. Comme pour les autres dossiers que nous avons traités cette année, nous ferons preuve d’efficacité et, dans ce dossier également, nous tiendrons nos engagements. Aujourd’hui, le Parlement européen, la Commission et le Conseil seront signataires d’une déclaration commune qui définit nos priorités législatives et comprend une liste de dix dossiers qui jalonneront nos travaux tout au long de l’année à venir. C’est la première fois depuis plusieurs années que nos trois institutions parviennent à s’accorder sur un ensemble commun de priorités clairement définies. Il s’agit là d’un signe d’unité que nous ne mettons pas assez en avant, et dont nous ne tirons pas suffisamment parti. En ce qui concerne le contenu de la déclaration conjointe, je tiens à formuler deux remarques. Tout d’abord, il est bon de constater que le paquet «automobile» a été pris en compte. Le Parlement européen attendait cela avec impatience et consacrera toute son énergie à ce dossier. De manière plus générale, au vu des efforts que nous déployons pour rendre l’Europe plus compétitive, la simplification des règles applicables aux entreprises est effectivement importante. Les dernières projections indiquent une croissance du PIB de 1,4 % dans l’UE. L’inflation a diminué pour s’établir à 2 %, tandis que les salaires, en moyenne, augmentent plus rapidement. Notre secteur technologique génère à nouveau des emplois, avec 1,6 million de postes créés cette année. Les exportations de l’UE ont largement rebondi et les entreprises commencent à montrer des signes de confiance, en grande partie grâce aux mesures que nous avons prises pour qu’elles puissent reprendre leur souffle. Cependant, la simplification n’est qu’un élément parmi d’autres. Nous devons aller plus loin, beaucoup plus loin, pour encourager les investissements et mener à bien le projet du marché unique. Il s’agit là des autres éléments du rapport Draghi sur lesquels nous n’insistons peut-être pas assez. Car en fin de compte, si nous souhaitons conserver notre mode de vie actuel, nous devons donner à nos entreprises le champ libre pour se développer. Je voudrais conclure en rappelant que l’acte électoral européen a été modifié expressément pour permettre aux députées européennes enceintes ou qui viennent d’accoucher de déléguer leur vote. Je sais que beaucoup d’entre vous ont exprimé leur soutien à cette initiative, mais nous devons encore la mener à son terme. Le Parlement européen et ses députés y accordent une grande importance. Le message qui sera ainsi envoyé sera puissant, car il prouvera que notre soutien aux femmes ne se limite pas aux discours, mais qu’il se traduit avant tout par des actes. Merci.
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