Nous ne pourrons faire face à la crise avec succès que si nous sommes tous impliqués 

 

S'adressant à une salle comble au Parlement européen à Bruxelles, la Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a déclaré : "L'avenir de l'Europe regorge d'infinies possibilités que nous devons saisir. Nous pouvons à la fois sauver notre planète et protéger notre capacité à gagner notre vie tout en soutenant le monde qui nous entoure. L'Europe doit continuer à montrer l'exemple". La conférence "Au-delà de la croissance" a été organisée à l'initiative du Coprésident du groupe des Verts/ALE, Philippe Lamberts.

Merci Philippe,
Madame la Présidente de la Commission européenne, chère Ursula,
Mes chers amis,

Soyez les bienvenus au Parlement européen, le foyer de notre démocratie européenne.

La conférence qui nous réunit aujourd’hui est l’une des premières initiatives à laquelle j’ai voué mon énergie dès après mon élection à la présidence de cette Assemblée. Philippe, depuis toujours, vous avez su regarder vers l’avenir et, dès le départ, vous avez compris que nous, responsables politiques, nous nous devons de voir plus loin que la simple durée de nos mandats. À cet égard, cette conférence est aussi pertinente qu’importante.

Notre monde se transforme rapidement. Aujourd’hui, nous sommes aux prises avec les effets de la pandémie, de la guerre qui fait rage sur notre continent, de la crise de l’énergie, de l’inflation – le tout sur fond de crise climatique.

Ces crises, elles sont existentielles: pour l’Europe et pour le monde.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a mis en évidence les failles de nos systèmes énergétiques et de notre stratégie en matière de sécurité.  Elle a rendu plus nécessaire la diversification de nos approvisionnements en énergie, comme elle nous a fait nous tourner davantage vers les sources d’énergie renouvelables et durables, coopérer plus profondément sur les questions qui sont essentielles pour l’Europe qui est la nôtre.

Les derniers événements géopolitiques et leurs conséquences nous ont fait vaciller. Mais ils nous ont aussi révélé toute la force que nous avons su trouver en nous montrant plus unis que jamais. Lorsqu’il le faut, l’Union européenne est capable de faire changer les choses en très peu de temps.

C’est ainsi que, dernièrement, nous avons transcrit en loi l’ambition du pacte vert qui consiste, pour l’Union, à atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050. Ce faisant, nous avons mis l’Europe en situation de devenir le premier continent climatiquement neutre. Ce souci de l’écologie n’est pas un but en soi. C’est un moyen de créer de la croissance et des emplois, d’assurer notre sécurité et d’asseoir notre continent sur des bases solides pour les générations qui le recevront en héritage. C’est là tout le sens du développement durable.

La croissance que nous devons à nos concitoyens, aujourd’hui, et aux générations à venir.

Le monde évolue rapidement et nous devons changer en même temps que lui. Nous, décideurs, devons adapter nos stratégies et mettre en place un cadre réglementaire capable d’évoluer pour accompagner ces mutations.

Nous devons réformer dans ces domaines pour mener de front économie et environnement, qui sont inséparables et qui sont indissociables de la sécurité de notre Union.

L’enjeu est désormais de veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte ou ne reste sur le bord du chemin.

Pour cela, nous devons parler à tous nos concitoyens. À ceux qui craignent de ne pouvoir joindre les deux bouts ou qui ont peur de perdre leur emploi, nous devons apporter des réponses, avec ambition et bienveillance.

Rappelez-vous, il n’y a pas si longtemps, après la crise économique, nous avons vu un nombre croissant de nos concitoyens tourner le dos à l’Europe. Nous devons tout faire pour que cela ne se reproduise pas, alors que le monde est devenu plus incertain et plus dangereux.
Tâchons donc de ne pas méconnaître les dures leçons apprises dans la conduite de nos politiques européennes en matière économique et budgétaire. Il s’agit de défendre l’idée d’une «Europe meilleure», qui doit aller de pair avec l’impératif de faire «plus d’Europe».

Je l’ai déjà dit: nos finances ne sont pas illimitées, et nos dettes, il faudra bien les rembourser. Nous n’y parviendrons qu’en donnant à nos économies les moyens d’une croissance durable.

Et la législation que nous faisons et que nous votons ici a pour but de créer des emplois nouveaux, des secteurs nouveaux et des industries nouvelles, pour nous donner un avantage concurrentiel. Nous pouvons tout à la fois sauvegarder notre planète, préserver nos moyens d’existence et aider le monde qui nous entoure.

Il y a quelques semaines, nous avons adopté, à une immense majorité, le Fonds social pour le climat. Nous le savons, nos sociétés sont sous pression. C’est pourquoi il nous faut mobiliser des fonds pour soulager nos familles, nos entreprises, nos concitoyens et toutes celles et ceux qui se sentent relégués.

Nous avons beaucoup à faire et nous ne réussirons à surmonter cette crise que si nous restons unis. Nul parmi nous ne doit rester à l’écart. Je vous en conjure, soyez ouverts et sincères, débattez les uns avec les autres pour, ensemble, dégager des solutions pour convaincre nos concitoyens d’aller voter aux élections européennes qui auront lieu l’année prochaine.

L’avenir de l’Europe porte en lui un foisonnement de possibilités. Ces possibilités, il nous faut les saisir.

Et continuer de montrer l’exemple, car c’est le devoir de l’Europe et sa vocation.

Je vous remercie.